La Bourgogne
Célèbre pour ses quelque 1247 climats différents et précisément délimités, la Bourgogne est devenu la référence française faisant rayonner ses vins à l’international.
Une situation exceptionnelle
Les terroirs bourguignons s'épanouissent sous un climat d’exception, notamment avec ses 28 715 ha de production qui représentent 3% du vignoble français. La région s'étend sur 230 km et est au cœur d'un croisement climatique. Séparée en 5 sous-régions différentes, la Bourgogne est réputée pour ses vins d'exception, façonnés avec passion et savoir-faire depuis des siècles. Chaque sous-région, que ce soit le Chablisien Grand Auxerrois, la Côte-de-Nuits, la Côte-de-Beaune, la Côte Chalonnaise ou encore le Mâconnais, apporte sa propre touche d'unicité à la richesse viticole de la Bourgogne.
La Côte Chablisienne, le Grand Auxerrois et le Châtillonnais sont des régions du nord. Elles sont caractérisées par des étés chauds et ensoleillés ainsi que des hivers longs et souvent accompagnés d’un gel qui ne nuit pas à la grandeur de leurs vins blancs. De nombreuses appellations définissent cette partie de la Bourgogne telle que Tonnerre, Irancy et Chablis. Le Chablis possède par ailleurs un Grand Cru sous le son nom. Le terroir de cette appellation est unique au monde. Le Kimméridgien définit le sous-sol de l’appellation, cette couche vieille de 150 millions d’années a refait surface et caractérise la typicité minérale de l’appellation.
La Bourgogne, s’étalant de la Côte-de-Nuits au Couchois sous une luminosité exceptionnelle, avec des versants orientés Sud/Sud-Est, les vignes profitent d’un doux réveil ensoleillé et d’une exposition continue qui se poursuit toute la journée. Les étés et automnes chaud et sec sont propice au raisin qui se gorge de soleil afin d’arrivé à pleine maturité. Ce climat propice à l’élaboration de grands vins est combiné à un terroir reconnu. En Côte-de-nuit se trouve de nombreux grands cru en vin rouge. Par exemple les Grand Cru Clos Saint-Denis, Bonne Marres, Chambertin et Echezeaux. N’ayant rien à leur envier, des blanc d’une aussi bonne qualité, la Côte-de-Beaune en est le Panthéon et abrite notamment les Grand Cru Montrachet, Bâtard Montrachet, Bienvenue Bâtard Montrachet, Criots Bâtard Montrachet, Chevalier Montrachet ou encore le Grand Cru Corton Charlemagne, qui appartenait à l’empereur jusqu’en 775, où il l’offrit à la Collégiale Saint Andoche de Sanlieu.
La Côte Châlonnaise s'étend sur des terrains légèrement vallonnés d'une longueur de 40 km dans la continuité parfaite au sud de la côte de Beaune. La région a été durement touchée par le phylloxera, est aujourd'hui le berceau des producteurs indépendants. Au cœur d'une influence climatique continentale, les étés sont chauds et les automnes et hivers y sont froids avec une importante pluviométrie. Possédant de magnifiques appellations productrices de blanc, de rouge et de rosés réputés comme Bouzeron, Rully, Mercurey et Montagny, le sol composé de sédiments marins, de grès argileux du Trias et de marnes du Jurassique compose un assemblage dessinant l'histoire de notre planète à travers un terroir typique de la région.
En continuant notre voyage vers le sud, on retrouve la dernière sous-région de la Bourgogne, le Mâconnais. Partageant sa frontière avec le Beaujolais à son sud, le climat y est plus chaud et sec, les baies arrivant à maturité plus rapidement que dans les autres régions, les vendanges y sont généralement faites quelques jours plus tôt. Cette météo affecte la personnalité des vins. Les 35 km qui délimitent cette appellation s'ouvrent sur deux paysages différents, la partie septentrionale est composée des monts du Mâconnais, une succession de vallées et de sommets boisés. Le côté méridional laisse place à des pics tels que la Roche Solutré. Ici, le Chardonnay est roi, représentant 80% des plantations, il développe dans cette zone sa robe caractéristique d'or pâle et se décline sous de nombreuses appellations reconnues. Saint-Véran, Pouilly-Fuissé, Mâcon et Viré-Clessé en sont des exemples probants.
L’histoire retiendra la Bourgogne
Vignoble depuis l’antiquité, des traces de viticulture ont été retrouvées depuis le premier siècle avant J.C. Avant la conquête de la Gaule par les Romains, les peuples Celtes, répartis partout au travers de l’actuelle France, commerçaient déjà avec ces derniers et importaient le vin romain. C’est au premier siècle de notre ère, en 52 avant J.C., que des vignes furent importées et plantées en Bourgogne suite à l’invasion romaine. Malheureusement, aucun petit village gaulois n’a su tenir tête à l’armée venue de Rome qui détenait le secret de ce breuvage magique qu’est le vin. Dès le second siècle, toute Bourgogne à prospéré grâce au vin qui joue alors un grand rôle dans l’influence économique et culturelle de la région. C’est d’ailleurs dans cette région que les tonneaux qui contenaient la bière vont peu à peu remplacer les amphores et s’imposer naturellement dans l’élevage du vin.
Au Moyen-âge, l'essor du christianisme transforme le vin en une boisson sacrée symbolisant le sang du Christ. Ainsi, les recherches poussées par les moines permettent de découvrir les meilleurs terroirs et d'établir les premiers classements qui seront les prémices de ce que sont aujourd'hui les grandes appellations de Bourgogne.
Durant cette période, les Ducs de Bourgogne étaient propriétaire de nombreux vignobles. Afin de conserver la qualité des vins du territoire, Philippe le Hardi rédige en 1395 une ordonnance dont les principes sont toujours appliqués aujourd’hui. Interdisant le Gamay, produit en grande quantité par de petits vignerons, sa qualité et sa résistance lui donne mauvaise presse auprès des nobles.
Les frontières de la Bourgogne de l'époque ont évolué, le Mâconnais a alors échappé à cette interdiction, c'est pourquoi aujourd'hui encore, le Gamay y côtoie comme son égal le Pinot Noir. Cette interdiction est renforcée par un autre décret qui établit le Pinot Noir, un cépage apprécié par Philippe le Hardi, comme le seul autorisé dans la région.
Le vignoble gagnera en qualité au fil du temps suite à ce remplacement, la fragilité du Pinot demande plus d'effort aux vignerons, sa complexité en fait le cépage d'excellence de la région. Malgré cette interdiction, le gamay sera toujours cultivé par certains vignerons bourguignons jusqu'à l'instauration des Appellations d’Origine Contrôlée (AOC) en 1935. À l'exception du Mâconnais où est aussi présent le Pinot Blanc, le Pinot Noir deviendra le seul cépage rouge autorisé, le Gamay sera lui mis en avant. Ces deux cépages représentent aujourd'hui 80% de vignes de Bourgogne, complétés par le Gamay et l'Aligoté.
Production et Appellation
Produisant aujourd'hui tous types de vins, la Bourgogne offre aux amateurs de grands vins un choix considérable. Alors que le nombre de cépages autorisés est bien moindre que dans certaines autres appellations comme la Provence, la diversité de ses vins y est équivalente. La région produit majoritairement des vins tranquilles, le Chardonnay est suivi du Pinot Noir et représente 90% des vignes, l'Aligoté revient en force chez les petits domaines voulant faire vivre leur terroir. Ce cépage, bien moins connu que le Chardonnay, représente 6% du vignoble.
Le système de classification de Bourgogne, reflétant la richesse et la diversité de ses terroirs, ce système hiérarchise les vins en quatre catégories principales basées sur l'origine géographique et la qualité du terroir : les appellations régionales, les appellations de village, les premiers crus et les grands crus.
Les appellations régionales représentent le premier échelon de cette hiérarchie. Elles couvrent les vins produits sur l'ensemble de la Bourgogne ou sur de larges zones à l'intérieur de celle-ci. Ces vins, bien que généralement considérés comme les plus simples, offrent une belle introduction au style et à la diversité des vins bourguignons. Ils portent souvent le nom de la région suivie du cépage, comme “Bourgogne Pinot Noir” ou “Bourgogne Chardonnay”.
Montant dans la hiérarchie, les appellations de village sont attribuées aux vins produits dans les limites d'une seule commune, connue pour son terroir particulier. Ces vins peuvent porter le nom du village d'origine. Un Meursault provient des vignobles autour de ce village, réputé pour ses excellents Chardonnay.
En haut de l'échelle, les appellations premier cru et grand cru désignent des vins d'exception. Les premiers crus proviennent de parcelles spécifiquement délimitées au sein d'un village, reconnues pour leur capacité à produire des vins de très haute qualité. Ces vins portent le nom du village suivi de celui du climat d'où ils proviennent. Puligny-Montrachet Les Folatières est un Premier Cru produit dans le village du même nom en Côte de Beaune.
Les grands crus, quant à eux, représentent le summum de la qualité en Bourgogne. Ces vins proviennent des meilleurs terroirs, jugés supérieurs, et sont souvent issus de vignobles spécifiques ayant leur propre appellation. Les grands crus sont réputés pour leur complexité, au-dessus du lot que ce soit pour les vins blancs ou rouges. L’exemple le plus parlant de ce type de vin se trouve en Côte-de-Nuits avec l’inestimable Clos de Vougeot situé à Vougeot.
Ce système de dénomination est le symbole de la philosophie bourguignonne qui met en avant la diversité et la singularité de chaque morceau de terre. Cela crée une variété infinie de saveurs et d'expériences pour les amateurs de vin du monde entier.
