Tout savoir sur les liqueurs bicentenaires La Gauloise
La Gauloise est une liqueur ancestrale, aussi délicate que délicieuse. Selon la légende, les légions romaines auraient même préféré cette liqueur à l’hydromel que les dieux leur avaient offert.
La légende qui traversa les millénaires
Le nom de La Gauloise provient de son origine. Les premières ébauches de cette liqueur auraient été fabriquées lorsque notre pays se nommait encore La Gaule. La recette de cet élixir à ensuite disparu durant plus d’un millier d’années.
C’est en l’an 1783 que Sieur Requier, liquoriste de Périgueux dénicha une recette inconnue dans un vieux grimoire. Cette recette était bien celle de la Gauloise, longtemps oubliée, elle était alors prête à revenir sur le devant de la scène.
À travers la France et l’Europe, puis le reste du monde, La Gauloise deviendra vite iconique, poussée par ses performances lors de nombreux concours. Tout commence par la médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1889, puis à celle de Lyon en 1894. L’année suivante, la liqueur réinventée par la famille Requier décroche le Diplôme d’honneur à l’Exposition Universelle d’Amsterdam en 1895, et est classée Hors Concours, tout en étant nommée Membre du Jury à l’Exposition universelle de Bordeaux la même année.
Cette distinction place La Gauloise comme un sommet à atteindre pour les autres concurrents. La même distinction lui est attribuée à l’édition de Bruxelles en 1897 ainsi que lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1900, marquant l’entrée dans un nouveau siècle. Elle obtient le même classement les années suivantes à Glasgow en 1901, Saint-Louis en 1904, Liège en 1905, et Londres en 1908.
Disparition et renaissance
Ce palmarès a projeté la liqueur La Gauloise sur le devant de la scène internationale des liqueurs de plantes. Malheureusement, cette ascension ininterrompue depuis plus de 120 ans s’est arrêtée brusquement dans les années 1950-1960. Le patron de la Maison Requier, emporté par la maladie, mit un terme à la fabrication de La Gauloise.
Après près de 30 années d’inactivité, la distillerie sera remise à flots par Guy et Pierre Nouhaud, qui fonderont ensemble la Distillerie du Centre à Limoges. Elle est la dernière représentante du savoir-faire des dizaines de distilleries que comptait Limoges, où elle est installée depuis 1860. Guidée par Guy et Pierre, la Distillerie du Centre souhaite sauvegarder un élément fort du patrimoine gastronomique de la région et du pays. La Gauloise renaîtra alors de ses cendres, au début du XXIe siècle, plus forte que jamais.
En 2011, tout bascule pour la distillerie limougeaude. En janvier, lors du prestigieux rendez-vous du Syrah, Pierre Nouhaud et sa fameuse liqueur accaparent toute l’attention. Dans sa distillerie, le maître liquoriste décide alors de s’investir pour reconstruire la prestigieuse histoire de La Gauloise grâce à des recherches historiques et gustatives.
Résultats et recette ancestrale
La recette de la Gauloise est restée intacte depuis sa redécouverte il y a plus de 240 ans. Dans le chai de la distillerie, le maître liquoriste assemble un dosage très précis d’angélique, de millepertuis, de safran, de cardamome, de génépi ainsi qu’une grande diversité de plantes et d’épices nobles. Cet assemblage traditionnel, qui a fait la renommée de la distillerie, est ensuite macéré dans de l’alcool.
Afin de concentrer et d’homogénéiser tous ces ingrédients, le macérat est ensuite distillé à deux reprises, l’élevant au plus haut niveau de pureté.
Cette eau-de-vie est alors assemblée avec de l’alcool agricole, une fine eau-de-vie de vin, la juste quantité d’eau et de sucre, et finalement, du safran qui apportera sa couleur à la Gauloise Jaune, ainsi qu’un colorant alimentaire qui développera la robe de la Gauloise Verte.
La troisième étape est le fruit d’une mûre réflexion, qui a aujourd'hui porté ses fruits. Une partie de cette eau-de-vie est alors mise en élevage dans des barriques durant 1 à 2 ans, tandis qu’une autre, non vieillie, viendra compléter le savant assemblage.
Et ce sont justement ces barriques qui vont transformer cet élixir en la liqueur La Gauloise. 80 barriques de chêne français sont entreposées au chai et toutes, sans exception, ont contenu le prestigieux vin blanc du Château Latour-Martillac, Grand Cru Classé des Graves en Pessac-Léognan. Apportant la finesse des grands vins blancs de Bordeaux, cette sélection a été salvatrice et a décuplé la qualité de cette liqueur qui était déjà reconnue comme un incontournable.
En mettant en avant ces barriques imprégnées d’histoire et de terroir, la Distillerie du Centre les valorise à travers une gamme vieillie entre 3 et 5 ans.
La Gauloise incarne l'une des plus anciennes traditions de liqueurs françaises, avec une histoire qui a traversé les âges. Redécouverte et perfectionnée au fil des siècles, elle est devenue un symbole de savoir-faire et d'excellence. Ses procédés de fabrication minutieux et l'utilisation de barriques d'exception en font aujourd'hui un spiritueux reflétant les légendes à travers des saveurs uniques.
Publié le 02-10-2024